dimanche 18 décembre 2016

Mésaventure, nouvelle version

Chapitre V
Laoch, achmhasan (19)


— Aaaaaah !
Au cri de Sàra, Adhamh s’arrête, écoutant attentivement le moindre bruit suspect lui permettant de la localiser. Les minutes ont passé avant qu’il ne l’entende la première fois, et il n’est certain de la provenance de cette seconde. Alentour, les pentes boisées ont pu faire écho. Il doit pourtant retrouver et protéger sa dulcinée, tel un brave des Highlands le ferait.
— Aaah !
Là ! Le garçon se remet à courir, louvoyant entre les troncs pour rattraper l’ennemi. Oui. Dès qu’il a vu les cadavres des Macdonald, une haine indéchiffrable l’a envahi. Ces assassins sont devenus des hommes à abattre. Le jeune Écossais ne détecte en lui aucune peur, aucune panique. D’ailleurs son cerveau ne réfléchit même plus. Seul son instinct le guide. Ses pieds évitent, sans qu’il comprenne comment, les obstacles pouvant prévenir de son arrivée. Il surprend ainsi les habits rouges ayant fini de s’amuser aux loups et étant prêts à s’occuper sérieusement de l’agneau.
Sàra est acculée contre un arbre. Son vêtement déchiré laisse voir un jeune sein encore plat. Plus tôt, les Anglais sont apparus de nulle part, alors que sa maman revenait d’une corvée d’eau. Sa chère maman qui a lâché ses seaux et s’est jetée sur l’homme ayant déjà empoigné rudement sa fille par son haut à en faire craquer le tissu. L’enfant l’a entendue lui crier de courir au village, tandis que la moitié des inconnus entraînaient de force la femme dans le cottage. Les cinq autres, lui barrant la route, se sont mis à rire de sa paralysie et sa détresse aux hurlements de douleur maternels provenant de l’intérieur et couvrant les bruits de la nature. C’est alors que la tête d’un des maraudeurs a littéralement explosé dans un coup de feu. La voix de son père, revenant enfin du voyage en ville et arrivant en furie face à elle, lui a intimé de fuir sans se retourner. Cette fois, Sàra a obéi. Mais des pas l’ont poursuivie. Des moqueries l’ont harcelée. La panique l’a fait s’égosiller en vain. La terreur l’a incité à courir à en perdre haleine. Et ce jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’elle ne pourrait échapper à son destin, trouver de l’aide. Elle a donc décidé d’abandonner, prête à subir… À l’apparition du garçon, derrière ses deux assaillants, un espoir l’envahit. Macdonald s’écrie.
— Adhamh !
Celui-ci ne laisse réagir l’homme sur sa droite. Depuis que son père le lui a offert une semaine auparavant, MacSorley porte toujours son sgian dhu (20) à la cheville gauche. Bien que ne sachant encore s’en servir, il le dégage habilement de son fourreau, en roulant entre les jambes écartées de sa première proie pour lui en entailler l’intérieur de la cuisse. Un liquide chaud asperge simultanément sa figure et son bras tandis qu’un braillement grave retentit. Il voit les yeux de Sàra, figée sur place, s’agrandir d’horreur.
— Cours ! Rejoins le premier village.
Le garçon reconnaît à peine sa propre voix devenue imposante. Macdonald obtempère immédiatement à son ordre. Mais Adhamh n’a le temps de s’en réjouir. L’odeur d’un souffle proche envahit ses narines. L’odeur d’une haleine nauséabonde.
— Sale petit morveux !
L’enfant fait volte-face. Trop tard. Une ombre massive vient s’abattre violemment sur le côté de son visage, le faisant décoller du sol. Il lui semble voler un long moment avant de venir heurter l’arbre. Ce même arbre où Sàra se tenait auparavant. Un hurlement terrifiant accompagne sa chute. À travers une brume irréelle, le brave Écossais perçoit une silhouette impérieuse arriver en trombe sur son agresseur. Ne lui laissant aucune chance, l’homme en kilt, sans arrêter sa course, tranche la gorge de l’habit rouge d’un coup sec. Puis il se précipite à terre, à ses côtés. La main meurtrière est douce et chaude. Ce toucher lui semble connu. Le garçon est même certain que le Highlander porte les couleurs du clan. De son clan.
— Ad…
Tiens ? Son sauveur connaît son prénom. Ce qui est normal. Après tout, Adhamh est le descendant du chef. Cependant cette tâtonnante paume lui est vraiment familière. Mais oui ! C’est bien lui. Lui… Brusquement, tout devient noir.


— Adhamh ? Adhamh ?
Calum ne sait où commencer l’examen de son fils. Il y a tant de sang sur le petit corps. Niall, arrivé peu de temps après l’homme, s’accroupit près de l’enfant.
— Je ne crois pas que ce soit le sien. L’autre est mort. Adhamh ne l’a pas loupé. L’Anglais est saigné à blanc.
Le chef détourne les yeux sur la dépouille baignée de rouge, plus loin, avant de fixer, sceptique, son compagnon de toujours.
— Adhamh ?
Pour confirmer ses dires, Niall desserre les doigts de la menotte gauche tenant crispés le sgian dhu ensanglanté.
— Le digne fils de son père.
Ce dernier, plus rassuré, ausculte tout de même son insensé et brave rejeton avant de le soulever et l’emporter, bien calé, dans ses bras.
Des hommes du clan apparaissent à ce moment, n’arrêtant leur course qu’à proximité de leur laird et de sa charge.
— C’est grave ?
— Qu’ont-ils osé lui faire ?
— Adhamh ? Adhamh ?
Ron dévale la pente arborisée aussi vite que possible. Son frère reste sans vie à ses appels, et cela l’apeure. Il en crie davantage.
— Calum ? Comment va-t-il ? Comment va Adhamh ?
L’enfant stoppe au plus près de l’adulte portant le fardeau et veut interroger à nouveau. La haute stature, au regard noir glacé, lui impose le silence. La voix grave, plein d’animosité, le fait déglutir.
— Pourquoi l’as-tu laissé seul ?
— Calum ! C’est un gamin.
Celui-ci a regretté ses mots avant même que Niall ne le lui reproche. Seulement il n’est temps de s’en excuser. Son fils ne reprend connaissance, et l’inquiétude du laird s’en est accrue au point de ne pouvoir perdre des secondes pour revenir sur son accusation. Le chef grimpe donc la pente, abandonnant, dans le désarroi d’une réprimande, le frère d’Adhamh. Et il feint ne voir à son passage un père et ami le fusillant, légitimement, de ses yeux vert clair.


— Adhamh est juste évanoui, Ron. Il va s’en remettre.
La main tiède de Niall, se voulant réconfortante, se pose sur la frêle épaule du garçon s’étant tétanisé au blâme. Mais celui-ci ne perçoit et n’entend plus rien. Un voile noir s’est abattu sur lui.
— Ron ?
Angus rejoint son fils au plus vite que sa cheville le lui permet. Du fait de sa musculature corporelle dessinée par cette soudaine envie de tuer l’électrisant, les hommes, cernant l’éternel rejeté, reculent d’un pas à son arrivée. Le garde du corps et bras droit de Calum, lui, retire juste sa paume de l’enfant. Henderson n’est devenu des leurs que par son mariage avec une femme d’ici. Et chacun, ayant eu affaire avec lui d’avant son alliance, se méfie de son caractère d’une apparente quiétude mais se transposant en son contraire à tout conflit. Ce qui vient de se passer a mis le Highlander d’une humeur massacrante et tous le ressentent.
— Ang…
— Ron ?
Même si Niall a pris la défense de son garçon, l’Écossais ne veut l’écouter. La seule chose qui l’intéresse, à présent, est de faire réagir le petit corps statufié.
— Ron ?
Tiens ? Est-ce la voix de son dadaidh ? Le garçon entend enfin et voudrait répondre au timbre inquiet, aux secousses que son père lui inflige. Pourtant il ne peut. Une étrange force l’en empêche.
— Ron ?
Petit à petit, ce dernier reprend possession de son corps et âme. Il distingue son cœur continuant à battre d’un rythme régulier, malgré sa condamnation par le chef et laird. Une légère brise s’est levée, soufflant sur sa peau comme une caresse réconfortante. Une caresse maternelle que l’enfant n’a connue longtemps mais n’oubliera jamais. L’obscurité s’en éclaircit lentement. D’un coup, des bras le soulèvent en délicatesse et le mettent en sécurité contre ce large thorax, aux vêtements imprégnés de l’odeur du tabac si familier. Son papa devait fumer la pipe avant de tout lâcher pour venir donner main-forte à un membre du clan. Venir aider comme tous les hommes ici présents et ne daignant plus le regarder tandis qu’on l’éloigne des lieux de son déshonneur. Ron va-t-il devoir tout recommencer du début, pour être à nouveau accepté auprès des siens ? Lui qui a fait tant d’efforts bien que tous le rejetaient à cause de ses yeux de démon. Ses parents ont même dû s’isoler des hameaux, à sa naissance, afin de protéger son sommeil des hommes et femmes venant jeter des pierres sur leur ancien cottage et hurlant que l’on tue l’envoyé des Enfers. Toutefois cela s’est en partie apaisé, dès qu’Adhamh l’a considéré en frère. Son cadet a été sans appel auprès de leurs compagnons de jeux et les quelques adultes le désignant ouvertement du doigt tel un banni. Extraordinairement, les mentalités ont commencé à évoluer, grâce à ce petit frère moraliste. Ce petit frère que Henderson n’a su pourtant protéger. Oui. Ron a manqué à son devoir et vient d’être blâmé le plus sévèrement qu’il soit par son laird. Au récent souvenir, il enserre de toutes ses forces le cou de l’homme qui ne le repoussera jamais, lui, quoi qu’il advienne. Mais l’enfant ne peut concevoir que, du fait de son déshonneur, il n’a plus droit d’être aux côtés d’Adhamh. Adhamh… Le sang l’imprégnant était-il le sien ? Est-ce que son ami est près de mourir ? Non ! Ron ne veut être cause de sa disparition. Il faut qu’il sache ce qu’il en est. Seulement l’enfant n’arrive à se détacher de son dadaidh, à parler.
— Angus ?
L’interpellé stoppe son pas clopin-clopant. Sans se retourner, il répond enfin à…
— Niall. Dis à Calum que je ne veux le voir approcher de notre cottage et surtout pas de mon fils, durant quelques jours. Et dis-lui aussi de ne nous adresser aucune parole, ce laps de temps, si on avait à se croiser malencontreusement.
— … Mph. Je l’en informerai.


Chapitre VI
Roghainn (21)


— Ron ? Comment va, mon garçon ? Cette foutue rivière est loin, et, avec ce fichu pied, j’ai mis un peu de temps pour faire l’aller-retour.
Aucune réponse. Depuis que Calum a osé injustement réprimander son fils, pourtant témoin d’horreurs, ce dernier n’a sorti un mot. Il n’a même versé une larme. Les petits bras ont juste entouré le cou d’Angus de toute leur force juvénile, sur le trajet jusqu’au cottage, et ne l’ont lâché que deux heures plus tard, lorsque l’homme, installé sur son fauteuil et sa charge toujours blottie contre lui, a parlé de faire à manger. Puis son enfant est resté prostré, tel qu’il l’avait posé sur la paillasse au coin, durant ses recherches de quelques légumes dans la réserve. Constatant qu’il n’y avait plus d’eau, l’Écossais a tendu le seau au malheureux lui demandant d’en aller chercher. Mais celui-ci n’a bougé un cil. Comme si l’esprit n’était plus dans ce paralytique corps respirant par automatisme. Après un instant d’hésitation, l’adulte a laissé là son inerte progéniture et, n’ayant le choix, s’est attelé à la corvée. Il pensait que, à sa tardive rentrée, son fils, redevenu aussi vivant qu’avant, l’aurait accueilli d’un de ses soulagés «  Dadaidh ! ». Seulement… Angus déglutit au silence persistant. Toutefois lui a été élevé par un guerrier du clan des Gunn de Kilernan et il n’est du genre à baisser les bras face aux épreuves et encore moins face à celles d’un père.
— J’ai aussi une surprise pour toi. Juste lorsque je puisais l’eau, un superbe poisson a surgi des profondeurs pour pratiquement sauter dans mes mains. Ce sera un supplément pour notre repas de ce midi… Hé ? Ron ? Tu dors ?
Avec toutes ses émotions matinales, ce ne serait étonnant. Angus va vérifier la couche de son fils. Celle-ci est vide. Pris d’un doute, il se dirige derrière le paravent séparant la grande pièce de l’alcôve où est son propre lit. Personne, et toutes ses armes semblent à leur place. À ce constat, ses battements de cœur s’accélèrent. Que s’est-il passé pendant son absence ? Quelqu’un est-il venu ? Qui ?… Le restant du contingent anglais ? Dix hommes sont partis sur leurs talons, éliminer les meurtriers, afin d’éradiquer toute preuve de leur passage sur les terres du clan. Se sentant traqués, les scélérats auraient-ils bifurqué par ici ? Possible. Une panique s’empare du Highlander. Il boite vivement jusqu’au dehors. Son aguerri regard arpente le sol. Rien. Aucune trace suspecte. Du moins… Des empreintes superficielles de minis pieds nus s’éloignent en direction du village le plus proche. Angus s’élance sur le sentier suivi.


— Ron Henderson.
En temps normal, à la voix paternelle et sans équivoque, le prénommé se serait figé sur place. En temps normal… Si l’enfant avait tous ses sens. Mais rien qu’aux enjambées trébuchantes, n’importe qui comprendrait que quelque chose cloche chez le petit être. Un petit être coupant court à travers de dangereuses tourbières.
— Ron !
L’homme se met à la course malgré les pics de douleur à sa cheville.
— Ron !
Une seconde trop tard et Angus n’aurait pu attraper le bras de son fils coulant à pic et déjà de trois quarts enseveli par la perfide végétation. Un fils qui ne s’est débattu à cette mauvaise mésaventure. Un fils n’arrivant à le voir, alors qu’il se tient accroupi devant lui. Un fils au regard inébranlable, ne reflétant une seule émotion.
— Mon Dieu ! S’il te plaît ! Revient Ron.
De par cette léthargique expression s’éternisant, le choix d’Angus est fait. Il récupère son garçon dans ses bras. Son garçon qui ne réagit même à son contact. Le Highlander ramène au cottage le corps ne bougeant qu’au rythme de ses pas, telle une poupée de chiffon.
— On y est, mon garçon.
Le père assoit ce dernier sur le fauteuil de sa défunte femme et commence à le dévêtir de ses habits trempés.
— Ron ? Il est peut-être temps, maintenant. Je sais que tu aimes aller chez ton grand-père, parce que, là-bas, personne ne te maudit d’aucune manière. Aussi… Si nous retournions vivre parmi les Gunn de Kilernan, mph ?


— Mon Dieu ! Calum. Nous avons risqué de le perdre.
La voix attristée de sa mère s’est insinuée dans l’obscurité le cernant. Adhamh a bien senti, au préalable, qu’on le déshabillait avant qu’on ne lui lave son corps. De cela, il en a un vague souvenir, une vague sensation. Puis il y a eu la fraîcheur du drap sur son dos et les caresses maternelles sur son front. Et, pendant tout ce temps, il n’a pu ouvrir les yeux, ni entendre. Il n’a même pu parler, dire, demander. Rien. Tout est resté sombre et silencieux. Mais, maintenant, il parvient à écouter ses parents discuter dans la chambre d’à côté.
— Il va avoir de sacrés bleus. Heureusement, la blessure sous l’œil ne lui laissera pas de cicatrice. Il va bien.
— Comment peux-tu affirmer qu’il va bien ?
— Maggie…
— Non ! Il a tué un homme.
Son papa souffle de contrariété.
— Ça devait lui arriver un jour ou l’autre.
— Calum !
Sa maman est en colère et offusquée.
— Il n’est pas toi.
Un guttural grognement mâle répond, suivi par un fulgurant…
— Parce que mon ressenti à éliminer une vie n’existe pas, peut-être ? Que sais-tu sur cela, femme ? À moins que tu ne croies ton Highlander de mari inhumain ? C’est cela que tu insinues ?
— Il est innocent, lui.
— Je l’étais également lorsque j’ai tué la première fois. Tu es bien placée pour le savoir. Et, à l’époque, tu n’as même pas daigné vouloir ne serait-ce t’intéresser à mon affliction. Alors que j’en avais occis plus d’un, et par ta faute.
— C’est que ça n’avait pas eu l’air de t’avoir touché.
— Pas touché ?! Bon sang ! C’est ce que je disais, tu ne sais rien sur cela, Maggie MacSorley. Car tu n’as jamais eu à devoir mettre un terme à une existence pour sauver qui que ce soit.
— Parce que c’est ma faute, également, si j’ai toujours été qu’entourer que par de machos guerriers des Highlands me couvant telle une princesse ?
— Sois-en heureuse, femme. Anna Macdonald aurait certainement appréciée d’être à ta place plutôt que la sienne, ce jour.
— Calum !
— Bon sang ! Pourquoi ne pas reconnaître ta chance ? Notre famille est encore réunie, sous ce toit, dans son entier. Notre fils a peut-être tué, mais il est en vie.
Le silence après le tonnerre. Survient, ensuite, la voix de Maggie, radoucie.
— Oh, Calum ! Dis-moi que le fantôme de cet homme ne le hantera pas toute sa vie.
Le mutisme persiste de longues secondes avant qu’il ne soit rompu par les pleurs étouffés de sa maman. Des sanglots l’atteignant en plein cœur. Adhamh aurait voulu courir la rassurer. Seulement aucun son ne pourra sortir de sa bouche. De plus, une douleur aiguë, à chacune de ses respirations, l’intime à rester inerte.
— Il est trop jeune… Il n’aurait jamais dû voir… et vivre tout ça. C’était si monstr… Oh, mon Dieu !
Oh, non ! Est-il devenu un démon aux yeux des siens, aux yeux de son clan, de la Terre ? Va-t-il subir les mêmes grossières insultes que Ron ? Celles qu’il a dû faire taire, dans le dos de son frère, il y a quelques jours encore. Que va-t-il advenir de lui, maintenant ?
— Oui. Un enfant ne devrait pas découvrir les réalités de la vie aussi vite. Quant à son geste… On est toujours trop jeune la première fois qu’on tue. Mais il n’avait pas le choix. Il devait le faire pour ne pas mourir.
Tuer ou être tué. Les paroles sont justes. Ainsi sont les règles de subsistance dans ce monde. Les larmes d’Adhamh s’en mettent à couler à travers ses paupières closes. Leur sel brûle au contact d’une plaie. Malgré la souffrance, le garçon ne dit mot. Il en est soulagé. Après tout, s’il a mal physiquement, s’il peut encore souffrir en son for intérieur, c’est qu’il n’est devenu un de ces phénomènes sanguinaires, un monstre sans cœur, sans plus aucune émotion, tels ces habits rouges. Cependant, aujourd’hui, à ses six ans, le garçon a, apparemment, renoncé à son enfance. Et tout cela en faisant le choix de réagir tel un adulte. Dorénavant et pour tout membre du clan, il sera considéré en tant qu’homme. Il a besoin d’en parler, au plus vite, à…
— Ron…



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